La « culpabilité » des maçons au sein d’une société dévoyée et irresponsable devrait être partagée par bien d’autres. Après le tremblement de terre, bien que personne ne pouvait nier que 90.000 personnes (pour le moins) avaient perdu la vie dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010, il m’est apparu que les propos diffusés à l’encontre de la profession de la construction et de leur mauvais travail n’étaient pas justifiés.
L’effondrement de la ville a mis à jour la souffrance d’une société incapable de prendre les bonnes décisions. Pourquoi donc décréter « coupables» les artisans-maçons alors que durant toute leur formation on leur refuse l’éducation à la responsabilité et qu’on entretien une réelle confusion entre responsabilité et culpabilité jusqu’à faire rejeter le concept lui-même ? En construisant sur de mauvaises fondations (au sens propre, comme au sens figuré), cette société continue à s’autodétruire. Aurions-nous atteint notre seuil d’incompétence morale? Savons-nous où nous voulons aller?
La société civile « des plus pauvres » donne ici des leçons de dignité à l’État et aux communes qui n’exercent qu’un contrôle sur les patentes et sur la légalité des demandes de permis de construire, mais en aucun cas sur la qualité du bâti…Encore une fois, l’autorité d’une part et l’abandon de ses obligations d’autre part deviennent simple prédation et la boucle infernale continue.
« Les façons de penser qui nous ont menées au trou ne sont pas celles qui nous en sortiront. » (Albert Einstein)
La démocratie n’est pas l’anarchie sauvage et si les citoyens apprécient la liberté, les maçons doivent aussi apprécier les lois qui les protègent des abus et des malfaçons dont ils seraient les complices. Quand l’État « mineur » devient prédateur en ne contrôlant pas la qualité du bâti, il devient fantôme sournois et les lois ne sont plus que décor d’une scène bouffonne où personne n’exige plus rien de personne et où la seule loi devient la loi du plus fort exploitant le plus faible, ou bien même, celle des faibles qui s’exploitent entre eux.